L'article d'origine est affligeant. Mais le coup de gueule de Microdoc tape à coté!

Sur les faits, je ne vois pas en quoi les jouebs (ou autres sites indé) parasitent les résultats de Google. Il est certain que le nombre de jouebs affichés augmente, mais le résultat en est le plus souvent d'autant plus pertinent pour un particulier...

Par exemple, pour connaître la vérité vraie sur "Matrix reloaded", on préférera lire 2 3 Jouebs q'une critique officielle, même celles de Télérama. Et si je cherche comment lustrer une carrosserie, je choisirais évidemment la ptite page perso du motard amateur "je fais tout au jex-four" que le site officiel: "Bienvenue chez Lustrox-compagnie, achète, achète!".

Quant à la recherche d'information scientifiques (ie. absolues) je ne vois pas comment les jouebs peuvent s'intercaler dans les résultats recherchés. Il suffit d'ajouter quelques termes techniques dans les critères pour obtenir ce que l'on cherche. Tout le monde sait ça...

A mon avis, cette annonce révèle un revirement historique.

Depuis la démocratisation du réseau, une bataille se livre entre l'Internet collaboratif (celui des forums, des sites persos, des e-zines, des blogs et de des sites indépendants en général) et l'Internet officiel (les vitrines marchandes, les instances gouvernementales, les universités...).

Cette bataille semblait perdu pour le web coopératif. Puis sont arrivés les blogs et autres wikis. Grâce à eux, l'information "indé" est devenue à la fois récente et bien présentée, elle a gagné en volume et en pertinence.

Simultanément, Google est devenu le moteur préféré des internautes non pas par la quantité de pages répertoriés (comparable à celle des concurrents du début), mais bien par son classement qui ignore le pouvoir établi (économique ou autre) des détenteurs des pages listées. Or c'est bien cette neutralité qui est remise en question ici.

Bref, l'histoire des blogs est une façade qui cache une volonté de biaiser les résultats de Google en faveur d'une information filtrée, centralisée et surtout marchandisée. C'est tout à fait dans le ton de l'actualité...

Bon, je regrette de m'être emporté dans ce précédent commentaire.
Cet article explique par l'exemple dans quelles circonstances les blogs sont surclassés par Google: http://www.theregister.co.uk/content/6/30087.html

Dans cet exemple, on retrouve bien le net officiel -représenté par le New-York Times, Green-Peace et les nations-unies- d'une part, et le net collaboratif -ici un réseau de jouebeurs peu crédibles- d'autre part. J'avoue que dans ce cas, la dillution de l'information due aux jouebs est regrettable.

Le classement d'une URL par la quantité de références externes n'en reste pas moins un bon indicateur d'utilité (j'utilise ces mots à défaut de connaître les termes techniques). Je persiste à croire que favoriser arbitrairement les sources d'informations officielles (par exemple en sortant les jouebs de Google) soit une menace contre l'internet démocratique.

Je suis certain qu'il existe une meilleure solution. A priori, un moteur idéal devrait peut-être regrouper ses résultats selon les composantes fortement connexes (je crois que c'est à peu près la bonne expression) du graphe des hyperliens. On verrait alors apparaître le clan des jouebeurs et les autres "clans".

P. Lazuly a publié une version française de cet article.
Il signale en PS que le raisonnement d'Orlowski montre ses limites car le New York Times a une barrière d'identification très ennuyeuse plus très certainement une barrière payante pour ses archives. Les robots crawlers n'ont pas de porte-monnaie à disposition.
Et de toutes façons, il reste Google News.