Jeudi 22 mars a été mis en ligne Europeana, sorte d'ébauche de la future BNUE (Bibliothèque Numérique Européenne).
On se souvient que le projet de Google de numérisation des ouvrages des bibliothèques du monde entier (projet Google Print appelé ensuite Google Book Search) avait fait couler beaucoup d'encre notamment en France mais pas seulement. Mais il aura eu le mérite d'agir comme une sorte d'électrochoc pour les français.
Europeana, en bêta, est donc une sorte de prototype de la future BNUE. Dans un premier temps, www.europeana.eu permet de consulter gratuitement 7.000 ouvrages français, 4000 ouvrages hongrois et 1000 portugais pour un total de 12 000 ouvrages numérisés, libres de droits issus des collections de la BnF, de la Bibliothèque Nationale Széchényi de Hongrie et de la Bibliothèque nationale du Portugal. Les ouvrages de ces 2 pays ne sont pas encore réellement intégrés puisque leur consultation redirige vers leurs bibliothèques respectives.
Déjà, depuis 1996, la BNF propose avec Gallica 90000 ouvrages en consultation mais en mode "images". Pour Europeana, la numérisation se fait également en mode texte, via un logiciel de reconnaissance de caractère (OCR), permettant une recherche par mots clés. Le rythme de numérisation des ouvrages s'accèlera au cours des prochains mois pour passer de 5000 actuellement à 100 000 par an dès cet été.
Le prototype Europeana servira de test sur quelques milliers de documents. Les développements réalisés permettront ensuite d'élaborer une nouvelle version de Gallica, avec de nouvelles fonctions de recherche. Ce projet n'est pour l'instant pas réellement européen puisqu'il est financé par le seul Minisitère de la Culture français (10 millions de francs pour 2007). En 2006, la BnF avait réussi à intéresser 23 bibliothèques européennes à son projet. Mais seules la Hongrie et le Portugal ont répondu présentes actuellement. On espère que d'autres pays européens s'impliqueront. Par ailleurs, des partenaires privés pourraient s'adjoindre au projet comme par exemple France Telecom. Mais la BnF a, logiquement, refusé les propositions de Google et de Microsoft contrairement à la British Library qui a conclu un accord avec Microsoft .
Aujourd'hui, Europeana propose une recherche par mots clés, une recherche par thématiques (sciences, arts, économie..) ou bien par date, langue et provenance. Il est possible de se créer un compte pour personnaliser sa bibliothèque.
Un début très encourageant qui on l'espère, survivra au départ du président de la BnF, Jean-Noël Jeanneney, le 2 avril prochain.
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European Digital Library grows after new French contribution